Pourquoi surveiller les maladies de la faune sauvage ?

Pourquoi surveiller les maladies de la faune sauvage ?

Publié le 16 sept. 2024

D’après l’OMS*, 70% des agents pathogènes ont des réservoirs animaux notamment la faune sauvage. Ce qui explique pourquoi la surveillance de la faune sauvage est devenue un véritable enjeu de santé publique ces dernières années. Qui se charge de surveiller les maladies infectieuses en milieu naturel ? Pourquoi et comment ? Le point avec Florence Baurier, vétérinaire et directrice TERANA CHER.

« Les maladies infectieuses en faune sauvage constituent une réelle menace pour la santé publique, l’environnement mais aussi pour l’économie. En cas de contaminations des animaux de rente, ces maladies peuvent provoquer des pertes économiques considérables pour les éleveurs », Florence Baurier, directrice TERANA CHER.

Qui surveille la faune sauvage et pourquoi ?

En France, l’Office Français de la Biodiversité (OFB) effectue une épidémio-surveillance des maladies de la faune sauvage au travers du réseau SAGIR (Surveiller pour Agir), créé en 1986. Objectif : surveiller l’état de santé des animaux sauvages (oiseaux et mammifères) pour mieux anticiper les risques sanitaires.

Cette surveillance de la faune sauvage mobilise plusieurs acteurs notamment les Fédérations des chasseurs, l’Office français de la biodiversité ainsi que les laboratoires vétérinaires départementaux.

Comment surveiller les maladies infectieuses en milieu sauvage ?

Contrairement aux animaux domestiques et d’élevage, surveiller l’état de santé des animaux sauvages n’est pas simple. « Pour contrôler les virus qui circulent dans la faune, nous analysons les mortalités suspectes d’animaux sauvages comme des morts inexpliquées ou groupées. »

Lors d’une mort suspecte, l’alerte est souvent donnée par la Fédération de la chasse locale (ou les services départementaux de l’OFB) qui transmet le cadavre aux laboratoires départementaux pour autopsie et analyses complémentaires.

« En laboratoire, nous allons identifier les facteurs de mortalité si l’état de décomposition du cadavre le permet. Nous enregistrons ensuite les résultats d’analyses dans une base de données nationale qui permet à l’OFB d’identifier les risques éventuels et lancer, si besoin, une alerte au niveau départemental, régional ou national. », ajoute Florence Baurier, directrice TERANA CHER.

TERANA, acteur engagé dans la surveillance de la faune sauvage

Sangliers, chevreuils, lapins, oiseaux… Plus de 150 animaux de la faune sauvage sont autopsiés chaque année au sein des cinq laboratoires TERANA.

« Quand on accueille le cadavre d’un animal pour autopsie, on doit suivre un protocole strict pour éviter tout risque de contamination dans l’environnement car certains virus sont transmissibles à l’Homme et aux animaux domestiques. Au cours de l’examen post-mortem, nous identifions les lésions principales et réalisons si nécessaire des analyses complémentaires pour déterminer les causes de la mort de l’animal. Nous établissons, ce que l’on appelle dans notre jargon, le processus pathologique principal avec un indice de confiance qui permet de classifier le niveau de certitude de notre diagnostic. », explique Florence Baurier en charge des autopsies faune sauvage à TERANA CHER.

Quelles maladies de la faune sauvage surveille-t-on particulièrement ?

Peste porcine africaine

L’alerte a été donnée par le réseau SAGIR fin 2018. Cette maladie, qui touche les porcs (sangliers et cochons d’élevage), progresse dans l’Est de l’Europe notamment en Belgique, Allemagne, Roumanie ou encore en Ukraine. « À ce jour, la France n’a identifié aucun cas de peste porcine africaine sur son territoire. Pour conserver ce statut, il faut rester vigilant car les pays voisins sont particulièrement touchés. Ce virus n’est pas transmissible à l’Homme mais il est extrêmement mortel pour les porcs et peut causer de grosses pertes économiques pour les éleveurs de cochons. ».

Influenza aviaire

Le virus peut prendre une forme « hautement pathogène » qui affecte particulièrement les oiseaux d’eau migrateurs tels que les cygnes, les échassiers (hérons…) et certains rapaces. « Si l’on retrouve des morts groupées d’oiseaux, nous allons tout de suite analyser les cadavres pour vérifier les causes. Dans le sud-ouest par exemple, des milliers de canards d’élevage ont été abattus car des foyers de la maladie avaient été détectés. »

*OMS : Organisation Mondiale de la Santé

Pour en savoir plus sur les maladies de la faune sauvage que nous pouvons identifier, contactez-nous.