Publié le 18 avr. 2025
A l’automne 2023 se déclarait, en France, les premiers cas de Maladie Hémorragique Epizootique (MHE). S’en est suivi à la fin de l’été 2024 la contamination de millions d’animaux à la Fièvre Catarrhale Ovine (FCO). Ces deux crises sanitaires successives ont été ravageuses pour le monde de l’élevage et ont très fortement impacté nos laboratoires d’analyses. Bilan de ces 24 mois intenses dans les labos comme à l’étable.
« Par la force de leur impact, ces deux maladies ont eu – et continuent d’avoir – des conséquences économiques de plus en plus considérables pour les éleveurs de nos territoires. » Hadjila Yanes, vétérinaire sur le laboratoire de TERANA Loire
« Nous avons multiplié le nombre d’échantillons à analyser par 3 voire 4 pour certains de nos laboratoires, et ce en l’espace de quelques semaines. Nous avons dû recruter du personnel pour faire face à ces deux crises sanitaires majeures, pour renforcer l’activité et rester pleinement disponibles pour nos clients. » Guillaume Mosnier, Directeur Développement Santé Animale TERANA
La Fièvre catarrhale ovine (FCO) et la Maladie Hémorragique Epizootique (MHE) sont des maladies virales transmises par des moucherons piqueurs : les culicoïdes. Elles affectent les ruminants domestiques : bovins (FCO et MHE), ovins (FCO), caprins (FCO) et d’autres ruminants. Selon la loi de la santé animale (LSA), la FCO et la MHE sont classées en catégorie C,D,E pour la FCO et D, E pour la MHE, ce qui implique de nombreuses mesures aux échanges et mouvements d’animaux entre les états membres de l’Union Européenne.
Depuis septembre 2023, la France fait face à l’épidémie de la MHE, une maladie émergente sur le territoire national, et depuis fin d’été 2024 le pays est frappé de nouveau par une forte épidémie de FCO (notamment BTV-8 et BTV-3).
Les signes cliniques les plus rencontrés pour ces deux maladies (MHE, FCO) sont :
Les formes cliniques les plus sévères peuvent être mortelles.
La MHE a été la première épidémie à toucher lourdement les cheptels français, principalement dans le Sud-Ouest : plus de 3 800 foyers ont été recensés dans 34 départements du territoire entre juin 2024 et mars 2025 (soit 9 mois). La FCO a été plus destructrice encore, avec 62 départements touchés par la FCO (souche BTV-3, plutôt identifiée dans le Nord-Est) comptant plus de 10 000 foyers sur la période d’août 2024 à mars 2025, soit environ 8 mois. La souche BTV-8 (identifiée principalement dans la moitié Sud de la France) a quant à elle touché plus de 16 000 foyers en France recensés dans 73 départements sur la même période. *
Pour lutter contre ces deux épidémies fulgurantes, deux campagnes de vaccination ont été lancées en 2024. La vaccination permet de réduire les symptômes cliniques et les mortalités chez les animaux concernés.
Le diagnostic de certitude des deux maladies (FCO, MHE) se fait en laboratoire uniquement par PCR sur sang EDTA ou sur organes, préférentiellement la rate.
En 2024, plus de 280 000 échantillons ont été analysés par nos laboratoires afin de détecter la MHE et plus de 230 000 pour la FCO. Une prouesse pour nos techniciens et techniciennes, déjà mobilisés dans le même temps pour la période de la prophylaxie.
Malgré ces chiffres pharamineux, le nombre de demandes d’analyses pour la FCO est en baisse depuis la fin de l’année 2024. Les analyses concernant la MHE restent quant à elles plutôt stables sur ce début d’année 2025.
La vigilance doit être toujours maintenue, notamment pendant la saison des moucherons culicoïdes (automne, printemps).
*source = DGAL, 2025.